LE MOULIN DE BERTAUD

Perché sur la butte de Bertaud, le moulin a été construit au XVIIIème siècle.

 

De type petit pied breton, il a été rehaussé et équipé du système Berton au XIXème siècle.

Malheureusement, au bout de 115 ans de répit, il était tombé en ruine.

Jean-Pierre Leroux, inspiré par Maître Cornille, le rachète et le restaure ; 

désormais propriétaire et meunier, il fait tourner les ailes de son moulin. 

Il produit de la farine de froment, de sarrasin, de seigle mais aussi de la semoule de blé, du gruau, du son, le tout en Agriculture Biologique.

 

CONTACT :

 

 M. Jean-Pierre LEROUX : 06 83 79 46 13

 

HISTOIRE

Les vieux moulins du passé ont cessé de moudre le blé de nos terres. On n’entend plus le tic-tac et on ne voit plus leurs grandes ailes blanches virer au souffle  de la brise. Dans le pays de Bain, existaient sept moulins à vent.

 Jean-Pierre vit son rêve d’enfance : « redonner vie à ce moulin » qui, vers 1870, vit partir son dernier meunier, Jean-Baptiste Rialland, époux de Marie-Jeanne Gaigeard, résidant à Gravot.        

 

Tout en contant les histoires du chat et de l’âne du meunier, ou encore du curé et du meunier, le nouveau propriétaire, tout en choisissant les pierres qui redonneront vie au moulin, explique : « Ce moulin fait partie de notre patrimoine et symbolise l’autonomie d’un monde rural qui vivait de ses terres, de ses constructions… de ses passions. Symbole des années de disette mais aussi des années prospères, le moulin reste synonyme d’une vie simple mais heureuse ».

 

Une passion d’enfant pour Jean-Pierre LEROUX, agriculteur exploitant une ferme céréalière de 80 ha qui produit du froment, du blé noir et du seigle en agriculture biologique.  Il est intarissable sur le chapitre des moulins.

 

« J’ai été ému par ce personnage de Maître Cornille qui luttait contre la nouvelle génération des minotiers et qui faisait tourner son moulin à vide parce que plus personne ne lui amenait de blé ».

 

Lui croit à la filiation, à la transmission entre les générations. Quand il rachète le moulin en 2000, ce n’est pas pour en faire une habitation, mais bien pour lui redonner son usage professionnel.

 

 « On m’a pris pour un fou. Le moulin était à l’agonie. C’était une ruine, vide et sans toiture ! »

 

Jean-Pierre s’attaque à partir de 2001 à la réparation de la tour, qui menace de s’effondrer. Armé de courage et de bonne volonté, il réalise les premiers travaux urgents de protection et consolidation.

 

Il doit sa passion des moulins à la lecture des « Lettres de mon moulin » d’Alphonse Daudet, qui l’a poussé non seulement à remonter des pierres, à restaurer une machinerie, mais aussi à compulser les archives afin de percer les mystères qui enveloppent le site de Bertaud. 

 

Le moulin situé sur la butte de Bertaud, à l’est de Bain-de-Bretagne, non loin du calvaire et de la croix médiévale du cimetière, domine la ville de Bain-de-Bretagne. A. Orain y met en scène un ancien meunier, dont le fantôme vient réclamer un pèlerinage promis à Sainte- Anne d’Auray et non accompli. Visible de la voie publique ainsi que des routes de Lalleu, Janzé, Poligné et Pancé, ce moulin à vent du type « petit pied » a été construit au XVIIIème siècle par la Seigneurie de Bain. Il figure sur la carte de Cassini. Rehaussé au XIXème siècle pour être équipé du système Burton, il cessa de fonctionner vers 1890.

 

Le moulin de Bertaud est du type « petit pied » dont la base est plus étroite que l’élévation de la tour, construite en bel appareillage de pierre du pays. Il aurait été construit au XVIII ème siècle par la seigneurie de Bain-de- Bretagne. Sa hauteur à l’origine était de six à sept mètres, il était équipé d’ailes en toiles qui passaient au ras du sol, d’où la nécessité des deux portes opposées, quand le vent était orienté face à l’une d’elles. Son diamètre extérieur est de 5,50 m. En 1840, il fut surélevé (9 m à l’arase des murs et 12 m à la girouette) pour une meilleure prise au vent et équipé du nouveau système Burton. Ce nouveau procédé ne faisait plus appel aux voiles, mais à des lames de bois articulées et commandées de l’intérieur. La charpente est assemblée sur un châssis mobile qui tourne, grâce à des galets d’acier, sur une piste en fer fixée sur le sommet du mur et qui porte l’arbre moteur à l’extrémité duquel sont fixées les ailes et à l’arrière, le guivre, qui permet d’orienter les ailes au vent. Le toit est conique et couvert en bardeaux de châtaignier fendu, fixés  sur trois lits croisés de voliges en peuplier de faible épaisseur.

 

Il possède quatre niveaux. Les céréales sont stockées à l’étage supérieur, d’où le meunier agit sur le différentiel du système Burton pour ouvrir les ailes, qui, déployées, font 44 m² de surface. La rotation maximale doit être de 12 à 13 tours-minute. Au deuxième étage, les meules, en silex enrobé de calcaire, de 1,70 m de diamètre, d’un poids de 1300 kg chacune, dont la rotation est de sept à huit fois celle des ailes (80 à 90 tr/mn).

 

Elles sont recouvertes d’une archure avec son chevalet, sa trémie, son auget. Au premier étage, la blute-rie avec son tamis qui permet de séparer la farine, les gruaux, les semoules et le son, le mécanisme pour le réglage des meules, et le régulateur centrifuge à boules. Au rez-de-chaussée, le poste d’ensachage a été carrelé par mesure d’hygiène.

 

Beaucoup de moulins à vent, de part et d’autre de la France, peuvent écraser du grain et même faire de la farine. Très peu sont productifs au sens propre du terme. Jean-Pierre Leroux a toujours eu l’idée de faire du moulin de Bertaud;

un moulin « professionnel ».

 

Il a réalisé son projet. Devant les ailes déployées du moulin restauré, ses yeux brillent d’une fierté toute légitime. Le rêve du gamin de classe de cinquième, émerveillé par les « Lettres de mon moulin » que son professeur de français lui avait fait lire, a pris corps. 

 

C’est une belle histoire que celle de ce moulin accroché à la colline de Bertaud dominant la ville de Bain-de-Bretagne et sa campagne paisible.